L'activité physique (AP) est aujourd'hui reconnue comme un pilier fondamental d'une bonne santé, et sa pratique en est recommandée à tous les âges, selon des modalités variées. Ces habitudes d'AP prennent une importance particulière chez l'enfant puisqu'elle en conditionnera en partie sa pérennité à l'âge adulte. A ce titre, l'Education Physique et Sportive (EPS) à l'école primaire y joue un rôle primordial, l'école étant parfois le lieu unique de la pratique d'une AP chez l'enfant. Les modalités de son enseignement y revêtent donc un rôle fondamental. Bien qu'aucune enquête n'ait été menée au niveau national, des rapports parlementaires au début des années 2010 ont cependant souligné que l'EPS constituait une « variable d'ajustement horaire » en regard de matières sujettes à « pression » comme le français ou les mathématiques. Pour cerner plus objectivement les contours de l'EPS à l'école primaire, nous avons lancé un questionnaire en ligne à l'intention des Professeurs des Ecoles (PE) dans 6 départements français (Pas-de-Calais, Nord, Vienne, Seine-Saint-Denis, Seine-et-Marne et Val-de-Marne) afin de connaître leurs usages d'enseignement d'EPS, mais également, le cas échéant, les freins pouvant les limiter.

L'analyse des 1967 réponses retenues montre que la durée hebdomadaire d'EPS est inférieure à celle imposée par les programmes, et qu'elle est impactée par divers paramètres relatifs aux PE (sexe, âge, ancienneté d'exercice, pratique personnelle d'une AP) mais également au contexte de l'école (milieu urbain, nombre d'habitants, nombre de classes, présence d'une association sportive scolaire). Les freins principaux évoqués sont le manque de temps, les conditions météorologiques et le manque d'infrastructures.