Introduction – Le monde fait face à une « pandémie d'inactivité physique » (Kohl et al., 2012), responsable de 5,2 millions de décès par an (OMS, 2020). Ce constat est particulièrement inquiétant chez les adolescents qui, en 2016, à l'échelle mondiale, ne respectaient pas les recommandations mondiales d'activité physique pour plus de 80 % d'entre-eux (Guthold et al., 2020). Si la quantité d'activité physique est indéniablement liée à la santé, elle ne suffit pas à garantir des comportements actifs stables dans le temps et il est nécessaire de prendre en compte l'aspect « qualitatif » de l'expérience active (Biddle et al., 2019). Plusieurs travaux soutiennent l'idée que la littératie physique, comprise comme « la motivation, la confiance, la compétence physique, les connaissances et la compréhension qu'un individu possède et qui lui permettent de valoriser et de prendre en charge la responsabilité de pratiquer une activité physique tout au long de sa vie » (Tremblay et al., 2018), est un levier prometteur pour promouvoir un mode de vie actif. Peu de travaux scientifiques ont été menés en France pour quantifier le niveau de littératie physique, notamment chez les enfants. Au niveau international, les publications sont plus nombreuses mais les résultats s'avèrent relativement variables, notamment lorsqu'il s'agit d'étudier les différences intersexes. De plus, bien que de meilleurs profils de littératie physique soient associés à un mode de vie plus actif et moins sédentaire (Clark et al., 2022), leurs liens avec les différents indicateurs de comportement physique reste à préciser. Pour ces raisons, notre étude exploratoire, respectant les recommandations récentes de la littérature concernant cette démarche d'analyse (Ditroilo et al., 2025), visait à comparer les filles et les garçons en termes de score de littératie physique, ainsi qu'à comparer les profils de littératie physique à partir de plusieurs indicateurs de comportements physiques. Méthode – 223 élèves de CM2 (Avrillé, Maine-et-Loire) ont été évalués via l'échelle CAPL-2 (Longmuir et al., 2018), sur les dimensions : physique (i.e., la condition physique et les compétences physiques), comportementale (i.e., l'engagement dans l'activité physique), affective (i.e., la motivation et la confiance) et cognitive (i.e., la connaissance et la compréhension). L'usage d'accéléromètres a permis d'obtenir des données précises et continues sur l'intensité, la durée et la fréquence des comportements physiques. Les combinaisons de scores CAPL-2 selon le sexe et celles des indicateurs de comportement physique selon le profil de littératie physique ont été comparées à l'aide d'analyses non-paramétriques multivariées. Résultats et discussion – Les résultats préliminaires de la première cohorte (N=99) suggèrent que les garçons ont en général des scores totaux supérieurs à ceux des filles (P=0.002) et qu'ils diffèrent des filles en matière de combinaisons de scores liés aux dimensions (P = 0.005), en particulier lorsque cela implique la dimension affective pour laquelle ils sont supérieurs. Les quatre profils de littératie physique (i.e., débutant, en progrès, atteint et excellent) semblent différer selon les combinaisons d'indicateurs de comportement physique (P<0.001) avec en général des indicateurs témoignant d'un comportement plus actif et moins sédentaire chez les profils ayant un niveau plus élevé de littératie physique. Conclusion - Les résultats préliminaires invitent à différencier garçons et filles en matière de littératie physique et à lier les profils de CAPL-2 aux différents indicateurs du comportement actif et sédentaire. La communication à l'ACAPS permettra de présenter les résultats combinés des deux premières années de recueil.