L'apprentissage et la prise de décision suppose une compréhension fine de son environnement reposant sur un traitement efficace et flexible de l'information. La relation entre la complexité de l'environnement et les capacités cognitives de l'individu sont médiées par divers facteurs. Si la charge cognitive et la motivation occupent un rôle prépondérant, l'effet de leur interaction demeure ambigu notamment via la fixation d'objectif. La théorie de l'assignation d'objectif suggère que la fixation d'objectifs difficile et spécifique va grandement influencer l'engagement des individus en les incitants à donner leur maximum pour atteindre un haut niveau de performance. A contrario, la théorie de la charge cognitive avance que l'ajout d'un objectif spécifique suppose une charge additionnelle pouvant entraver la performance. Pour confronter ces présupposés, nous avons construit un protocole en double tâche séquentiel comprenant une tâche visuelle d'oddball et une tâche d'apprentissage inversée probabiliste. Les participants étaient divisés en deux groupes selon le type d'objectifs assigné (n=24 objectif spécifique difficile /n=24 objectif non-spécifique). Pour quantifier l'efficacité des participants à traiter l'information nous avons employé le taux d'information. Les analyses ont démontré de meilleures performances comportementales, pour les individus avec un objectif spécifique difficile sans entraîner d'effort mental supplémentaire par rapport au groupe sans objectif spécifique. La quantification du taux d'information a révélé un traitement efficace des participants avec un objectif spécifique difficile, facilitant ainsi leur adaptation aux exigences de la tâche. Dans l'ensemble, ces résultats suggèrent un bénéfice de la fixation d'objectif difficile spécifique comme supposé par la théorie des buts d'assignation d'objectif.
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